Installation du nouveau DGDSE : Un cafouillage qui reflète la déliquescence de l’institution militaire algérienne
La diffusion des images de la passation de consignes et l’installation du nouveau patron de la sécurité extérieure algérienne a étonné plus d’un observateur. L’allocution prononcée, en cette occasion, par le chef d’état-major de l’armée, le général Chengriha a reflété parfaitement la déliquescence de l’institution militaire algérienne.
Par Hichem Aboud
L’assistance invitée à cette cérémonie était composée de cadres du ministère de la défense nationale et de l’état-major de l’armée. Des directeurs et des chefs de services centraux du ministère et des chefs de départements de l’état-major. Dans son allocution, le général Chengriha, leur a, d’emblée, déclaré, en annonçant la nomination du nouveau Directeur Général de la Documentation et de la Sécurité Extérieure, « je vous ordonne de travailler sous son autorité, d’obéir à ses ordres et d’exécuter ses ordres (…). »
Il est impensable d’ordonner à tous les cadres de l’armée de se mettre sous l’autorité du patron de la sécurité extérieure, de lui obéir et d’exécuter ses ordres. Cette phrase bien qu’elle reflète l’état de déliquescence de l’armée algérienne, révèle que ce discours était adressé aux cadres de la DGDSE. Un discours prononcé quelques jours plus tôt, soit le dimanche 22 septembre. Et personne n’a pensé parmi les conseillers et l’entourage immédiat du chef de l’état-major de l’armée à lui conseiller de changer le texte de son allocution. Non, personne n’y pense. Cela prouve le niveau des officiers qui entourent le général Chengriha. Des officiers qui exercent dans un climat de terreur imposé par leur chef. Personne n’ose lui proposer ou le conseiller ou lui suggérer quoique ce soit. De peur de se retrouver en taule. Des officiers généraux dont son chef de cabinet, le général-major Saïd Djouadi, se comportent comme de simples hommes de troupe (HDT) sans grade.
Tout le monde pensait que cette passation de consignes entre le général Djebbar Mehenna et son successeur le général Rochdi Fethi Moussaoui était un remake de celle de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, lors de l’investiture du général Abdelkader Haddad alias Nacer El-Djen et son prédécesseur le général Djamel Kehal Medjdoub. La nomination du général Nacer-El-Djen à la tête de la DGSI n’a pas été annoncée, à ce jour, les images de la cérémonie de passation de consigne nullement diffusées sur les écrans des différentes chaînes de télévision algériennes.
Comme l’avait annoncé, le général Saïd Chengriha, dans son allocution, le général Moussaoui alias Sadek avait été nommé à la tête de la DGDSE par décret présidentiel, le 19 septembre. Hormis la chaîne YouTube de votre serviteur @AboudHichemTV et lemediterraneen24.com, aucun canal d’information ou réseau social ne l’avait annoncée. Pis encore, jusqu’à la diffusion des images de la cérémonie d’investiture du nouveau patron de la DGDSE, hier, le 25 septembre, il n’y a eu aucune annonce officielle du changement qui s’est opéré à la direction de la sécurité extérieure.
Evidemment, personne dans la presse algérienne, n’oserait relever cette grave faute commise par le chef d’état-major de l’armée qui n’a, en réalité, rien à voir avec la DGDSE qui n’est pas de ses prérogatives. Mais, en Algérie qui oserait rappeler à l’ordre le général Chengriha ? Pas même le président de la république, chef suprême des forces armée et ministre de la défense nationale.
Discours d’annonce du général Saïd Chengriha pour la nomination du général Moussaoui:
