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Algérie

La France menace de geler les avoirs de vingt hauts dignitaires algériens : un tournant dans la crise diplomatique

Alors que les relations entre Paris et Alger traversent l’une de leurs plus graves crises depuis les années 1990, une mesure de rétorsion d’une rare sévérité est désormais à l’étude au plus haut sommet de l’État français : le gel des avoirs et des biens immobiliers appartenant à une vingtaine de hauts responsables algériens, tous détenteurs d’intérêts notables en France. D’après les révélations de l’hebdomadaire L’Express, les ministères de l’Économie (Bercy) et de l’Intérieur (Beauvau) travaillent activement à la mise en œuvre de cette mesure, laquelle serait déclenchée en cas d’une nouvelle détérioration des rapports entre les deux capitales.

L’information est tombée sur le site web de L’Express le mercredi 28 mai 2025 à 19h15. À peine deux heures plus tard, je la relayais sur ma chaîne YouTube, provoquant un séisme politique immédiat. Des couloirs du ministère de la Défense, au quartier des Tagarins, jusqu’aux salons feutrés d’El-Mouradia, l’inquiétude s’est répandue comme une traînée de poudre. Cette annonce a glacé le sang de ceux qui se savent dans le viseur de la justice française, tout en suscitant une jubilation discrète mais palpable dans l’Algérie profonde — celle des laissés-pour-compte, des humiliés, des exilés, qui voient enfin poindre une lueur de justice.

Ce projet de sanctions ciblées marque un tournant. Car pour la première fois, la France semble prête à frapper là où ça fait mal : dans les privilèges indus, les passeports diplomatiques abusivement utilisés et, surtout, les biens mal acquis, fruits d’une corruption systémique. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, régulièrement brocardé par la presse algérienne inféodée au régime, a vu juste. Il a identifié les points névralgiques de cette nomenklatura algérienne qui prêche le nationalisme le jour et place ses enfants, ses fortunes et ses intérêts à Paris dès la nuit tombée.

En somme, ce signal de Paris n’est pas seulement une réponse diplomatique : c’est un coup porté à l’hypocrisie d’un régime qui s’est enrichi sur le dos d’un peuple qu’il maintient dans la misère, tout en s’offrant les fastes de la République française. Pour la voyoucratie d’Alger, la fête pourrait bientôt tourner au cauchemar.

C’est en janvier 2025, au paroxysme des tensions, que l’idée a commencé à prendre forme. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, l’évoquait alors à demi-mot dans une interview accordée à L’Express, en réponse au refus récurrent d’Alger de délivrer des laissez-passer consulaires pour le retour de ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Il peut y avoir des mesures individuelles visant certains dignitaires algériens qui participent à la dégradation de nos relations bilatérales. Cela peut être des mesures patrimoniales », déclarait-il.

Une riposte ciblée contre la nomenklatura algérienne

Depuis, l’idée a mûri. Une liste confidentielle a été établie. Elle comprend les noms d’environ vingt hauts responsables algériens – ministres en exercice, anciens hauts cadres du régime, généraux à la retraite, patrons d’entreprises publiques proches du pouvoir et membres influents du renseignement – tous détenteurs de biens immobiliers ou d’intérêts bancaires en France. D’après une source gouvernementale citée sous couvert d’anonymat, ce groupe fait partie d’un ensemble bien plus large estimé à « 801 membres de la nomenklatura algérienne ayant des actifs en France et y séjournant régulièrement, sans même compter les militaires de haut rang », selon l’Express. Ces personnalités bénéficient depuis des années de l’hospitalité française tout en contribuant au discours anti-français entretenu à Alger.

L’option du gel des avoirs se veut une arme diplomatique de dissuasion massive. À l’instar des sanctions appliquées aux oligarques russes après l’invasion de l’Ukraine, l’objectif est ici de faire pression sans aller jusqu’à la rupture. Le Quai d’Orsay a d’ailleurs déjà commencé à actionner certains leviers symboliques. Le 16 mai 2025, Paris a suspendu l’accord bilatéral de 2007 permettant aux titulaires de passeports diplomatiques algériens de voyager sans visa entre les deux pays. Un signal fort adressé à Alger.

Une escalade aux allures de guerre froide

Cette montée des tensions s’inscrit dans une séquence conflictuelle initiée en avril 2024, avec l’interpellation en France d’un agent consulaire algérien soupçonné d’avoir participé à l’enlèvement du Youtubeur Boukhors, alias Amir DZ, entre le 29 avril et le 1er mai. L’affaire a profondément choqué l’opinion publique et provoqué une réaction immédiate de l’État français. En guise de représailles, Alger a expulsé douze diplomates français le 14 avril, Paris répondant par une mesure miroir dès le lendemain. Le 11 mai, Alger franchissait un nouveau cap en déclarant plusieurs fonctionnaires français persona non grata. Cette spirale conflictuelle s’est encore envenimée à la suite de la reconnaissance officielle par la France, en juillet 2024, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une ligne rouge pour le régime algérien. Enfin, l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 16 novembre 2024, a achevé de plomber les relations bilatérales.

Une base juridique fragile mais existante

Le gel éventuel des avoirs des dignitaires algériens s’inspirerait du modèle russe, mais avec une différence de taille : les sanctions visant Moscou sont encadrées par un cadre européen, ce qui n’est pas le cas pour l’Algérie. Néanmoins, la France dispose depuis peu d’un outil juridique potentiellement mobilisable. L’article L562-1 du Code monétaire et financier, modifié dans le cadre de la loi contre les ingérences étrangères votée en juillet 2024, permet aux ministres de l’Économie et de l’Intérieur de décréter, par arrêté conjoint, le gel des avoirs de personnes physiques ou morales suspectées d’avoir mené des « actes d’ingérence » au nom d’une puissance étrangère, portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation.

Cette disposition pourrait servir de fondement légal pour cibler des figures du régime algérien impliquées, par exemple, dans des opérations clandestines sur le territoire français (comme l’affaire Amir DZ) ou dans le sabotage délibéré des relations bilatérales par un refus coordonné de coopération administrative et consulaire.

Selon Maître Renaud de l’Aigle, avocat spécialisé dans ce type de contentieux, « cette mesure, bien que délicate à justifier politiquement, pourrait techniquement être mise en œuvre pour une durée de six mois, renouvelable, à condition d’apporter la preuve d’un lien direct entre les dignitaires visés et les actes d’ingérence », comme rapporté par l’hebdomadaire l’Express. Il s’agirait donc de cibler les donneurs d’ordres au sein des services de sécurité algériens ou de l’appareil exécutif, et non de simples exécutants.

Une menace plus qu’une intention réelle

Reste que, dans les faits, cette liste noire est d’abord un instrument de pression. Le gouvernement français espère ne jamais avoir à la rendre publique, tant son dévoilement ouvrirait une brèche diplomatique difficilement refermable. Publier une telle liste reviendrait à acter une rupture stratégique avec Alger, dont les conséquences économiques, humaines et sécuritaires seraient considérables.

Toutefois, le message est désormais clair : les privilèges longtemps accordés aux truands algériens en France – visa diplomatique, discrétion fiscale, tolérance bancaire – ne sont plus garantis. Et Paris entend faire comprendre que l’impunité n’est plus de mise pour ceux qui s’adonnent à la double hypocrisie : fustiger la France sur les plateaux de la télévision algérienne tout en scolarisant leurs enfants à Neuilly, en possédant des appartements dans les beaux quartiers de Paris ou en investissant dans des sociétés civiles immobilières françaises.

 

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