L’ALGÉRIE « TOP 3 » DANS LE « CLASSEMENT MONDIAL DE PROSPÉRITÉ » VÉRIFICATION DE PROPAGANDE D’EL KHABAR
Plusieurs médias algériens, tels qu’El Khabar, Algérie-Eco, et ObservAlgerie, ont publié des articles mettant en avant le classement élevé de l’Algérie dans le « Classement Mondial de Prospérité« , affirmant que le pays occupe la troisième place parmi les pays africains les plus prospères. Cette affirmation rappelle étrangement la déclaration largement moquée du président Abdelmadjid Tebboune en août 2024, affirmant que l’Algérie était la HYPERLINK « https://lematindalgerie.com/lalgerie-3e-economie-mondiale-tebboune-suscite-les-sarcasmes/ » » HYPERLINK « https://lematindalgerie.com/lalgerie-3e-economie-mondiale-tebboune-suscite-les-sarcasmes/ »troisième plus grande économie du monde HYPERLINK « https://lematindalgerie.com/lalgerie-3e-economie-mondiale-tebboune-suscite-les-sarcasmes/ » » HYPERLINK « https://lematindalgerie.com/lalgerie-3e-economie-mondiale-tebboune-suscite-les-sarcasmes/ ». De la même manière que cette déclaration avait été vérifiée et ridiculisée pour son décalage flagrant avec la réalité, ce “classement mondial de prospérité”, récemment promu, mérite un examen similaire. La vérification des faits montre qu’il s’agit d’une désinformation délibérée diffusée par les principaux médias algériens contrôlés par le régime militaire d’Alger.
El Khabar et Algerie-Eco induisent leurs lecteurs en erreur en affirmant à tort que l’Algérie occupe la troisième place en Afrique dans l’indice de prospérité Legatum, en se référant à l’inexistant « Classement Mondial de Prospérité« . En réalité, le classement est basé sur un “classement de prospérité HelloSafe”, qui n’a rien à voir avec l’indice de prospérité Legatum.
El Khabar et Algérie-Eco : Une Désinformation Délibérée
El Khabar et Algérie-Eco induisent leurs lecteurs en erreur en prétendant à tort que l’Algérie se classe 3e en Afrique dans l’Indice de Prospérité Legatum, en le désignant sous le nom inexistant de « Classement Mondial de Prospérité« . En réalité, ce classement provient de l’ »Indice de Prospérité HelloSafe« , qui n’a aucun lien avec l’Indice de Prospérité Legatum.
Qui a réalisé ce classement ?
Le classement a été réalisé par HelloSafe HYPERLINK « https://www.hellosafe.fr/ », une plateforme de comparaison de produits financiers, comparable à des services tels que Meilleurtaux, LesFurets, LeLynx, ComparateurBanque. Il s’agit d’une entreprise privée basée à Rennes, en France, qui ne dispose d’aucune expertise avérée dans les classements socio-économiques ou de développement. Ces classements sont habituellement réalisés par des institutions académiques ou économiques reconnues, ce qui constitue ici une première incohérence notable.
La publication d’un tel indice par une entité commerciale comme HelloSafe soulève des questions sur d’éventuels biais, car l’objectif principal pourrait être d’attirer du trafic sur leur site web ou de leur clients, et de promouvoir des services financiers, plutôt que de fournir une recherche objective et rigoureuse. La possibilité que des transactions financières ou des incitations influencent ces classements, en particulier lorsqu’ils s’alignent sur les intérêts géopolitiques de certains pays, ne peut être écartée.
L’omission délibérée d’El Khabar
Avec son titre « Classement Mondial De Prospérité« , El Khabar induit ses lecteurs en erreur, en laissant entendre que l’Algérie est classée 3ème en Afrique dans un indice mondialement reconnu tel que l’Indice de Prospérité Legatum, ou des classements d’institutions comme la Banque Mondiale ou le FMI. Cependant, l’affirmation d’El Khabar provient de l' »Indice de Prospérité HelloSafe« , un classement distinct, moins rigoureux et non académique, produit par HelloSafe. El Khabar a donc délibérément omis « HelloSafe » de son titre, pour donner l’illusion que ce classement provient d’une source reconnue et respectée à l’échelle mondiale, ce qui n’est pas le cas.
De plus, l’article commence par décrire HelloSafe comme une « plateforme pour la prospérité mondiale« , induisant encore une fois les lecteurs en erreur en leur faisant croire qu’il s’agit d’une institution dédiée à la recherche sur la prospérité. En réalité, HelloSafe est une entreprise privée à but lucratif, enregistrée légalement sous le nom de HelloSafe SAS (Société par Actions Simplifiée) depuis 2020, avec un capital modeste de 1400 € et des bureaux situés dans un espace de coworking à Rennes, en France. L’activité principale de l’entreprise est axée sur le marketing pour les moteurs de recherche (SEO), la comparaison de produits financiers et le développement digital. Son équipe est principalement composée de professionnels qualifiés en marketing, marketing digital et rédaction, ce qui la distingue fondamentalement des institutions de recherche établies, telles que celles à l’origine de l’Indice de Prospérité Legatum ou des classements de la Banque mondiale et du FMI.
D’autre part, dans l’Indice de Prospérité Legatum, reconnu mondialement et publié par un think tank basé à Londres spécialisé dans les études économiques, composé de chercheurs, académiciens, économistes et de comités scientifiques, l’Algérie est classée 109e au niveau mondial, derrière le Maroc (96e) et la Tunisie (99e). Elle est regroupée avec des pays comme Cuba, le Turkménistan et le Kenya, ce qui la place bien loin d’une position remarquable en termes de véritable prospérité.
En omettant ces détails cruciaux et en exagérant la crédibilité tant du classement que de la société privée HelloSafe, une Société par Actions Simplifiée basée à Rennes avec un capital de 1 400 euros, El Khabar semble délibérément tromper ses lecteurs et déformer la source pour embellir la position de l’Algérie. Un tel acte ne résiste pourtant pas à une simple vérification des faits.
Dans le reputable Legatum Prosperity Index, l’Algérie se classe au 109e rang mondial et au 12e rang dans la région Mena.
Ayant déjà identifié l’entreprise commerciale à l’origine de l’étude, évalué sa crédibilité dans la conduite d’une telle étude, et découvert les intentions trompeuses d’El Khabar, la fiabilité globale de l’article est déjà compromise. Néanmoins, nous avons choisi de continuer et d’examiner de manière critique la méthodologie qui sous-tend l’étude.
Comment l’étude a-t-elle été menée ?
Un examen approfondi de la méthodologie révèle qu’elle est truffée de lacunes que nous verrons plus bas, mais principalement une dépendance excessive à des données obsolètes et incomplètes, ainsi qu’un poids disproportionné accordé au PIB (30 %) tout en ignorant des indicateurs critiques comme la gouvernance ou la stabilité politique. Cette approche favorise largement une économie de rente comme celle de l’Algérie et masque les problèmes de fond tels que les inégalités, la corruption et le chômage.
Manque de transparence et pondérations trompeuses
L’étude utilise des pourcentages fixes pour déterminer l’importance de chaque facteur dans la mesure de la prospérité, ce qui conduit à des résultats trompeurs. Par exemple, elle accorde une pondération élevée aux indicateurs économiques comme le PIB par habitant (30 %) et le revenu national brut (20 %), tout en accordant moins d’importance à des facteurs sociaux tels que la qualité de vie (20 %) et l’équité des revenus (15 %). Sans justification solide, ces pondérations semblent arbitraires. Rien ne prouve qu’une pondération de 30 % pour le PIB reflète son importance réelle par rapport à d’autres critères, comme les inégalités ou l’éducation. En outre, l’indice présuppose que ces pondérations sont universellement applicables et valables dans tous les pays, ce qui est hautement discutable étant donné la diversité culturelle, économique et politique entre les nations.
Cette approche permet à des pays ayant un rendement économique élevé mais de mauvaises conditions sociales, telles que des inégalités sévères ou un faible niveau de vie (ce qui est précisément le cas de l’Algérie), de sembler plus prospères qu’ils ne le sont réellement. Cette déformation est exactement ce qu’El Khabar représente de manière trompeuse.
Manque de transparence sur l’origine des données par pays
Nous constatons des problèmes significatifs concernant la qualité et la complétude des données utilisées dans l’étude HelloSafe, car les informations fournies ne sont ni de haute qualité ni complètes. L’étude HelloSafe reconnaît explicitement des lacunes dans les données et mentionne avoir recours à des sources alternatives lorsque des statistiques officielles ne sont pas disponibles. Par exemple, HelloSafe indique que les données ont été « principalement collectées » auprès de la Banque mondiale et du PNUD, comme indiqué dans la capture d’écran ci-haut. Cependant, ce libellé suggère l’utilisation de sources alternatives, potentiellement non standardisées, ce qui compromet la cohérence et la comparabilité des résultats entre les pays.
Une question critique se pose : d’où proviennent les données concernant l’Algérie et d’autres pays ? HelloSafe ne précise pas clairement ses sources et fait référence de manière vague à des « statistiques nationales fiables« . Cette ambiguïté soulève une autre question : les autorités algériennes auraient-elles pu fournir des données tronquées ou gonflées à HelloSafe ? Une telle possibilité ne peut être écartée. Dans tous les cas, la qualité inégale des données entre les pays compromet l’équité de la méthodologie de l’étude. De plus, les informations obsolètes pour des indicateurs clés tels que le taux de pauvreté et le coefficient de Gini réduisent encore davantage la pertinence et la précision de ces classements, en particulier dans des contextes socio-économiques en rapide évolution.
Critères, limites et pays exclus de l’indice de prospérité HelloSafe
L’étude ne parvient pas à expliquer pourquoi des pays comme l’Algérie (notée 40) et le Maroc (noté au-dessus de 30) sont classés ainsi, simplifiant à l’excès des réalités socio-économiques complexes en regroupant des nations confrontées à des défis très différents, tels qu’un PIB élevé avec des inégalités, contre un PIB modéré avec une meilleure équité. Elle ignore des facteurs essentiels comme la stabilité politique, la durabilité et la cohésion sociale, qui sont indispensables pour évaluer une véritable prospérité mais sont complètement absents de cette étude. De plus, l’étude utilise les seuils de pauvreté définis par chaque pays lui-même, ce qui introduit des problèmes majeurs de comparabilité. Certains pays adoptent des définitions conservatrices de la pauvreté, sous-estimant ainsi les niveaux réels de pauvreté (ce qui est probablement le cas de l’Algérie), tandis que d’autres utilisent des critères plus inclusifs. Ces disparités affaiblissent encore davantage la fiabilité de l’indice et sa capacité à fournir des comparaisons significatives entre les pays.
Maintenant que nous avons examiné la méthodologie, il est évident que l’étude est incomplète, imparfaite et déforme des aspects clés en raison de pondérations trompeuses, de sources de données peu claires pour chaque pays, et de limitations méthodologiques significatives. Avec cette compréhension des faiblesses de l’étude, examinons rapidement qui a rapporté cette information et comment elle a été présentée dans les médias.
Qui a rapporté cette information et comment ?
Cette information a été largement rapportée et amplifiée par des médias algériens étroitement liés aux services de renseignement, tels qu’El Khabar ou ObservAlgerie, adoptant un ton triomphaliste et célébrant un supposé classement flatteur de l’Algérie. Des expressions élogieuses comme « premier au Maghreb« , « troisième en Afrique« , « stabilité économique« , ou encore « progrès en matière de développement » dominent le contenu des articles, projetant une image de supériorité algérienne, pareil dans les vidéos relayées sur TikTok. Dans le même temps, ces médias n’ont pas manqué d’instrumentaliser ce classement pour critiquer le Maroc, en mettant en avant sa position inférieure dans le classement, souvent avec un ton dénigrant et des comparaisons directes favorisant l’Algérie. Cette approche contribue à renforcer un narratif régional polarisé, axé sur une supposée suprématie algérienne, même si les bases de l’étude citée restent fragiles, discutables, voire inexactes.
El Khabar minimise également la faible marge séparant l’Algérie de ses voisins ou la catégorie modérée dans laquelle elle se trouve, tout en omettant les limitations essentielles de l’étude, comme ses données obsolètes, ses pondérations arbitraires et son manque de transparence. Cela masque des problèmes majeurs tels que la corruption, le chômage et les inégalités, que l’étude elle-même ne prend pas en compte de manière adéquate.
Un fait notable dans cette affaire est l’absence quasi totale de résonance internationale de l’article, hormis sur des réseaux sociaux comme TikTok et YouTube, via des influenceurs aux audiences limitées, en particulier des créateurs franco-algériens. Cependant, ce qui retient particulièrement notre attention est la diffusion de cette information dans les circuits médiatiques sino-africains, qui semblent en apparence distincts mais très liés.
L’Africa News Agency (ANA) a joué un rôle notable dans la diffusion et l’amplification de cette information. ANA, qui entretient des liens structurels avec Xinhua, l’agence de presse officielle du gouvernement chinois, bénéficie directement de financements importants du China Africa Development Fund, un fonds d’État chinois. Cette relation lui confère des obligations, notamment d’être un vecteur potentiel d’influence médiatique chinoise en Afrique. L’amplification sélective par ANA de cette désinformation concernant l’Algérie et son classement dans le « classement mondial de prospérité”, particulièrement sur le continent africain, soulève des questions pertinentes : s’agit-il d’une simple opportunité éditoriale ou d’une stratégie coordonnée visant à promouvoir des récits alignés sur les intérêts sino-algériens ? Dans tous les cas, ces mécanismes de syndication et de diffusion pourraient refléter une dynamique géopolitique plus large où convergent des intérêts partagés entre le régime militaire d’Alger et ses partenaires Russe et Chinois.
Conclusion : Délibérément Trompeur et Faux
Non, l’Algérie n’est pas un des trois pays les plus prospères d’Afrique selon aucun indice crédible. L’indice HelloSafe n’est qu’un outil promotionnel utilisé par les médias algériens comme propagande pour manipuler la perception de la prospérité. En résumé, l’article d’El Khabar sur le classement de l’Algérie dans l’Indice de Prospérité HelloSafe sont marqués par des limites méthodologiques importantes, une hostilité envers le Maroc et une exagération des réalisations de l’Algérie. Ne vous laissez pas tromper par la propagande du régime militaire d’Alger. Pour des informations factuelles, consultez des sources crédibles comme l’Indice de Prospérité Legatum, où l’Algérie est classée 109e, reflétant ses véritables luttes contre la corruption, le chômage et les inégalités, des problèmes que le régime militaire d’Alger tente de dissimuler à travers des articles comme celui d’El Khabar. Ceci est un exemple de ce qu’est la propagande dans sa forme la plus pure.
lemediterraneen24
2 commentaires