Le Parlement Français demande la libération immédiate de Boualem Sansal

L’Assemblée nationale française a adopté ce mardi une résolution demandant la libération immédiate et inconditionnelle de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 80 ans, détenu en Algérie depuis novembre 2024 et condamné en mars à cinq ans de prison.
Le texte a été voté par 307 députés, contre 28 oppositions et 4 abstentions. Bien que sans valeur contraignante, la résolution appelle également à subordonner toute coopération renforcée entre la France, l’Union européenne et l’Algérie à des avancées concrètes en matière de droits humains et d’état de droit.
Présentée par la députée Constance Le Grip (Renaissance), la résolution a été soutenue par le gouvernement. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, y a vu un engagement clair de la représentation nationale en faveur des libertés fondamentales.
Le texte dénonce la violation du droit à un procès équitable et évoque l’état de santé de Boualem Sansal, atteint d’un cancer. Il condamne également la détention de prisonniers d’opinion en Algérie, notamment des journalistes, militants et défenseurs des droits humains.
Sur le plan juridique, la résolution n’a pas de portée légale et n’engage pas l’exécutif, seul compétent en matière de politique étrangère selon la Constitution française. Elle constitue toutefois un signal politique fort, susceptible d’orienter les positions diplomatiques futures.
Le groupe La France insoumise (LFI) a voté contre, dénonçant un texte jugé trop offensif, susceptible d’alimenter les tensions bilatérales. Les communistes se sont abstenus. Les socialistes et écologistes, malgré des réserves sur la formulation, ont voté pour.
Boualem Sansal a été condamné le 27 mars pour atteinte à l’intégrité du territoire national, à la suite de propos tenus en octobre 2024 dans un média français, Frontières. Il a fait appel.
Abderrahmane Fares.