Mahmoud Abbas abat le Polisario sur la scène de l’Union africaine
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est adressé à l’Union africaine le samedi 15 février 2025 en affirmant que la lutte palestinienne reste la « seule cause coloniale restante » dans le monde. Sa remarque a été largement perçue comme une réplique aux efforts déployés de longue date par l’Algérie pour assimiler le conflit du Sahara occidental à la question palestinienne.
S’exprimant lors du 38e sommet de l’UA à Addis Abeba en Ethiopie, M. Abbas a souligné le caractère unique de l’expérience palestinienne sous l’occupation, déclarant : « Nous sommes les seuls, à travers le monde entier, à rester sous l’occupation que vos peuples ont vécue autrefois. Vous avez été libérés, grâce à Dieu, mais nous restons ». Ces propos, diffusés sur sa chaîne YouTube officielle le 15 février 2025, ont immédiatement attiré l’attention en raison de leurs implications dans le conflit du Sahara occidental, vieux de plusieurs décennies, où les séparatistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, cherchent à obtenir l’indépendance du Maroc.
En positionnant la Palestine comme la seule lutte coloniale en cours, Abbas a effectivement marginalisé le récit du Polisario au sein de l’UA. Les responsables marocains accusent depuis longtemps l’Algérie de tirer parti de la question du Sahara occidental pour affaiblir le Maroc, ce que l’Algérie nie, affirmant que son soutien au Polisario est ancré dans une position anticoloniale plus large, similaire à la cause palestinienne.
Alors que le sommet de l’UA s’achevait, les répercussions du discours d’Abbas ont continué à se faire sentir. Son rejet des récits de libération concurrents a placé les efforts diplomatiques de l’Algérie dans une position précaire, les responsables étant désormais soumis à une pression croissante pour justifier leur soutien au Front Polisario dans un contexte de dynamique régionale changeante.
Abderrahmane Fares