ONG critique l’ingérence politique en Tunisie lors des élections

HRW appelle le gouvernement tunisien à mettre fin à l’«interférence politique» dans les élections présidentielles à venir.

L’organisation internationale Human Rights Watch a appelé le gouvernement tunisien à cesser ce qu’elle qualifie d’«interférence politique» dans les élections présidentielles prévues pour le 6 octobre.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi, l’organisation a déclaré que «les autorités tunisiennes doivent immédiatement mettre fin aux poursuites motivées politiquement et permettre la tenue d’élections libres et équitables.»

Bassem Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation, a déclaré : «Après avoir emprisonné des dizaines de figures d’opposition et d’activistes de premier plan, les autorités tunisiennes ont presque éliminé tous les concurrents sérieux de la course présidentielle, transformant le vote en une simple formalité», selon le communiqué.

Khawaja a exigé que le gouvernement tunisien «mette immédiatement fin à son intervention politique dans le processus électoral, revienne sur les mesures répressives et permette aux candidats de l’opposition de participer aux élections.»

Selon l’organisation, «au moins huit candidats potentiels ont été condamnés, emprisonnés ou interdits à vie de se présenter depuis le 14 juillet, tandis que d’autres ont été confrontés à du harcèlement et de l’intimidation.»

Parmi eux, l’organisation a noté : Abdel Latif Mekki, président du Parti des Travailleurs et ancien ministre de la Santé, le présentateur télé Nizar Chaari et l’ancien juge Mourad Msadoui.

Sont également inclus le colonel à la retraite Mohamed Adel Dhaw, l’académicienne Leila Hemami, le rappeur et homme d’affaires Karim Gharsalli, la dirigeante du Parti Destourien Libre Abir Moussi et le président du Parti Union Populaire Républicain Lotfi Maraïhi, selon le communiqué.

Parmi les 17 dossiers de candidature, l’autorité électorale a accepté les dossiers de 3 candidats : le président actuel Kais Saied, le secrétaire général du Mouvement du Peuple Zouhair Maghzaoui et le leader du Mouvement Azmoun Ayachi Zammal.

Le président Kais Saied a déclaré à plusieurs reprises que le système judiciaire dans son pays est indépendant et ne s’immisce pas dans ses affaires, tandis que l’opposition l’accuse d’utiliser la justice pour cibler ses adversaires politiques et ses rivaux potentiels dans l’élection présidentielle.

En avril, le Front de Salut National, la plus grande coalition d’opposition, a annoncé qu’il ne participerait pas aux élections en raison de l’«absence de conditions compétitives.»

Pendant ce temps, les autorités affirment que les élections répondent aux critères d’intégrité, de transparence et de concurrence équitable.

L’opposition a boycotté tous les événements liés aux mesures exceptionnelles initiées par Saied le 25 juillet 2021, qui comprenaient : la dissolution de la justice et du parlement, l’émission de législations par ordres présidentiels, l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum populaire et la tenue d’élections législatives anticipées.

Équipe de rédaction ✍🏼

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