Télévision Publique Allemande: Les forces de sécurité algériennes ont violé et torturé des migrants avant de les jeter dans le désert
Le média étatique allemand Deutsche Welle (DW) a fait état d’accusations alarmantes concernant des abus systématiques et des violations des droits de l’homme commis par les forces de sécurité algériennes à l’encontre de migrants et de demandeurs d’asile. Les témoignages recueillis par l’ONG Alarm Phone Sahara décrivent des expulsions forcées, des violences physiques, des abus sexuels et des abandons dans le désert.
Selon Moctar Dan Yaye, cofondateur de Alarm Phone Sahara, plus de 4 000 migrants, principalement originaires du Niger et du Mali, d’autres pays africains, mais aussi de Syrie, du Yémen et du Bangladesh, ont été déportés de force au cours du seul mois d’avril 2025. Les migrants, dont des femmes et des enfants, sont rassemblés, dépouillés de leurs biens, agressés physiquement, violés, puis conduits en bus dans une région frontalière isolée connue sous le nom de « Point Zéro« , où ils doivent marcher 15 kilomètres dans le désert pour atteindre la ville nigérienne d’Assamaka, sans nourriture, ni eau, ni abri.
Les accusations rapportées par les médias d’État allemands comprennent : la confiscation de téléphones portables et d’effets personnels, des passages à tabac, des violences sexuelles à l’encontre des femmes, des décès documentés à la suite de refoulements dans le désert.
« Il s’agit d’une violation flagrante du droit international, notamment du principe de non-refoulement« , a déclaré Dan Yaye. Il a ajouté que ces refoulements s’inscrivent dans une tendance de plusieurs années, depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune et de Saïd Chengriha en 2020.
Le rapport de DW souligne que l’Allemagne a fourni une formation et une assistance aux forces frontalières algériennes depuis 2017, ce qui soulève des questions sur la complicité de l’UE dans ces opérations. Alarm Phone Sahara exhorte l’Union européenne, les Nations unies et l’Union africaine à agir immédiatement et à tenir l’Algérie pour responsable, car cela sape les propres engagements de l’UE en matière de droits de l’homme. Dan Yaye appelle à une responsabilité juridique internationale urgente, à un arrêt de la coopération UE-Algérie liée à la répression des migrants, et à un recadrage de la politique migratoire de la sécurisation vers la protection humaine et la dignité.
Abderrahmane Fares.