Algérie

L’ex-ambassadeur américain en Algérie a aidé le MI6 à réhabiliter chef d’Al-Qaïda syrien

L’ancien ambassadeur américain en Algérie entre 2006-2008, Robert Ford, est sous les projecteurs après avoir admis son implication dans les efforts menés par le MI6 pour transformer Ahmad al-Sharaa, chef d’Al-Qaïda en Syrie, en un dirigeant politique légitime. Ford, qui a aussi été ambassadeur en Syrie, a révélé lors d’un événement du Baltimore Council on Foreign Affairs tenu en mai 2025 qu’en 2023, il avait été approché par l’ONG britannique Inter Mediate. Fondée par Jonathan Powell, ancien chef de cabinet de Tony Blair, et connue pour ses liens discrets avec les services secrets britanniques, l’ONG souhaitait l’assistance de Ford pour reconditionner Sharaa, également connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Julani.

Ford a évoqué deux rencontres avec Sharaa en 2023 et au début de 2024, au moment où HTS, la branche syrienne d’Al-Qaïda dirigée par Sharaa, consolidait son emprise sur le pays et renversait finalement le régime de Bachar el-Assad. Malgré le passé jihadiste assumé de Sharaa, Ford a expliqué que les Britanniques tenaient à l’ériger en dirigeant politique, en citant les propos de Sharaa qui affirmait « apprendre à gouverner quatre millions de personnes » dans le nord-ouest syrien.

Événement au cours duquel Robert Ford, ex-ambassadeur des États-Unis en Algérie, a révélé son rôle aux côtés de l’ONG britannique Inter Mediate, liée au MI6, pour redorer l’image d’Abou Mohammad al-Julani.

Des sources, dont Independent Arabia, ont confirmé l’implication directe d’Inter Mediate, alimentant les soupçons selon lesquels l’ONG œuvrait pour le compte du MI6. Ces révélations mettent en lumière une opération clandestine occidentale visant à remplacer le régime d’Assad par un ancien chef d’Al-Qaïda légitimé. La participation de Ford, malgré son précédent poste à Alger, souligne comment les réseaux britanniques ont mobilisé l’expérience diplomatique américaine pour mener une stratégie de changement de régime en Syrie.

Cette affaire survient après les révélations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon lesquelles des avions de chasse israéliens ont intercepté des avions iraniens destinés à secourir Assad, accélérant ainsi sa chute. La coordination diplomatique, militaire et du renseignement par le Royaume-Uni, les États-Unis et Israël soulève des questions sur l’ampleur de l’ingérence étrangère dans le changement de régime en Syrie.

Abderrahmane Fares ✍️

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