L’Algérie à la croisée des chemins: La crise de la rente et l’échec du pouvoir face aux défis économiques et sociaux

L’économie algérienne traverse une période cruciale nécessitant des changements radicaux dans ses politiques, mais le pouvoir en place reste accroché à une approche traditionnelle qui freine le progrès et maintient l’Algérie piégée dans la « rente ». En effet, la dépendance prolongée aux revenus du pétrole et du gaz a engendré une économie rentière qui ne repose ni sur la production ni sur la diversification, mais plutôt sur une large distribution d’aides gouvernementales, souvent mal gérées. Ce système, qui a joué un rôle dans la stabilité interne pendant des décennies, devient aujourd’hui un lourd fardeau pour le pays, en particulier avec la baisse des prix du pétrole et la nécessité de réformer profondément sa politique économique. Malgré les grandes opportunités dans des secteurs tels que les énergies renouvelables et les exportations non pétrolières, le pouvoir n’a pas fait d’efforts significatifs pour orienter l’économie vers la diversification. Au contraire, il semble y avoir un déni délibéré des projets pouvant favoriser cette transformation.
Alors que le gouvernement se vante de l’augmentation des exportations non pétrolières, les chiffres montrent que cette augmentation ne correspond pas aux attentes du citoyen algérien, qui souffre de taux de chômage élevés, surtout parmi les jeunes, et de la hausse des prix qui affecte directement son pouvoir d’achat. Le pouvoir continue de répondre aux problèmes des jeunes par des solutions superficielles, comme l’amélioration des conditions de travail dans le secteur public ou la réduction des horaires de travail, mais ces solutions sont loin de traiter les causes profondes du chômage chronique. De plus, les disparités régionales restent l’un des problèmes majeurs ignorés par les responsables du pouvoir, car le développement est concentré dans certaines régions au détriment d’autres, exacerbant les inégalités et provoquant la colère de nombreux citoyens.
Le pouvoir en Algérie semble également vivre dans un déni face à la détérioration des relations avec les pays occidentaux, notamment la France, ce qui reflète un échec à établir des partenariats extérieurs basés sur le respect mutuel et un dialogue constructif. Plutôt que de profiter des relations économiques et diplomatiques avec ces pays pour sécuriser les investissements et les technologies modernes, ces relations se tendent en raison de politiques étrangères mal pensées et de liens douteux avec des pays comme la Russie et la Chine, ce qui impacte négativement la situation économique et diplomatique de l’Algérie.
La crise sécuritaire dans la région, notamment au Mali, en Libye et au Niger, constitue un défi majeur, mais le gouvernement n’a pas montré une grande capacité à traiter ces menaces de manière proactive. Au contraire, il se contente de reporter la prise de décisions décisives, ce qui place l’Algérie dans une situation délicate si les crises sécuritaires de la région venaient à s’aggraver. L’augmentation des menaces sécuritaires exige une action rapide de la part du gouvernement, mais celui-ci reste coincé dans un cercle d’actions temporaires, au lieu de mettre en place une stratégie globale pour faire face à ces défis.
D’autre part, le régime algérien répond aux demandes de la rue par des solutions répressives plutôt que par des réformes structurelles répondant aux aspirations des citoyens. Les libertés politiques restent restreintes et de nombreuses voix dissidentes sont confrontées à la répression et à l’emprisonnement. Lorsque les citoyens manifestent pour revendiquer leurs droits fondamentaux, le pouvoir leur oppose la force et la répression, au lieu de s’asseoir à une table de dialogue pour trouver des solutions permettant de sortir le pays des crises récurrentes.
L’Algérie d’aujourd’hui a besoin d’un nouveau leadership capable de voir les opportunités et de les gérer correctement. Des changements profonds dans les politiques économiques et sociales doivent commencer par la suppression des politiques de subventions inefficaces, et l’orientation vers des politiques favorisant une croissance durable, tout en établissant des relations extérieures fondées sur les intérêts nationaux de l’Algérie, sans nuire aux intérêts du peuple algérien. Sinon, le pays restera piégé dans une spirale de crises politiques et économiques menaçant son avenir.