On Veut Tuer Sansal : le Comité de soutien à Boualem Sansal Sonne l’Alarme
Le Comité de soutien à Boualem Sansal a publié vendredi 2 mai 2025 un communiqué exprimant sa profonde inquiétude quant à la sécurité de l’écrivain algérien de renom, détenu en Algérie depuis le 16 novembre 2024. Le comité cite «informations sérieuses et concordantes font état de risques sur la sécurité de Boualem Sansal» liées au «conflits internes au pouvoir algérien», suggérant que la vie de Sansal est en danger.
Le Comité de soutien à Boualem Sansal émet un avertissement sévère quant à la sécurité de l’auteur, appelant les autorités françaises à intervenir et exhortant le président Tebboune à libérer immédiatement Sansal et à autoriser son rapatriement sanitaire vers la France.
Selon le communiqué, les luttes de pouvoir internes au régime algérien pourraient être liées à ce que le comité décrit comme une « mise en danger délibérée » de l’écrivain. « Notre préoccupation est vive« , lit-on dans le communiqué, appelant à la vigilance face à une situation qu’il juge « alarmante ».
Cette « mise en danger délibérée » évoque des parallèles effrayants avec l’affaire des moines de Tibhirine, où les services de renseignement algériens, dirigés par Mohamed Mediene, Djebbar Mehenna, ont ordonné et coordonné directement leur mort, et l’ont dissimulée par des terroristes islamistes. La détention exceptionnellement périlleuse de Boualem Sansal suit la même logique opérationnelle qui a conduit à l’exécution des moines de Tibhirine dans les années 1990 : lorsque l’État profond algérien se retrouve acculé, incapable de libérer un détenu sans exposer sa propre main, mais incapable de le détenir indéfiniment sans perdre sa crédibilité, il opte par défaut pour l’effacement. Dans les deux cas, le DRS est piégé : retenir les moines plus longtemps aurait révélé leurs liens avec les services secrets ; les libérer aurait révélé que l’enlèvement était une opération dirigée par Mohamed Mediene et Djebbar Mehenna. De même, l’isolement de Sansal, la déconstitution forcée de son avocat et les dénégations préventives de mauvais traitements début Mars 2025, avaient le même objectif : éliminer les témoins, contrôler le récit et préparer la scène. Tout comme les moines, Sansal est devenu trop radioactif politiquement pour être géré, et Mohamed Mediene, Saïd Chengriha et Abdelkader Haddad le savent.
Libérer Sansal humilierait Mohamed Mediene et Saïd Chengriha – ce serait admettre publiquement que la pression internationale, en particulier celle de la France, peut faire plier la volonté des réseaux formels et informels de l’état profond, bien ancré aujourd’hui. Pire encore : Sansal, une fois libre, serait parfaitement placé pour se faire remarquer sur la scène internationale, récompensé par des prix littéraires, des plateformes médiatiques et peut-être même le prix Nobel de littérature. Pour un régime qui n’a toujours pas digéré la légitimité mondiale conférée à Kamel Daoud après l’obtention du prix Goncourt en novembre 2024, ce serait pour lui un suicide. Contrairement à un dissident sans défense criant dans le vide, Sansal deviendrait un symbole mondial, articulé, crédible et sans peur : c’est la condamnation à mort de Mohamed Mediene et de Saïd Chengriha. Sa voix pourrait démanteler les décennies de contrôle du DRS et des militaires en dénonçant les mécanismes de coercition, de manipulation juridique forcée et de guerre psychologique qu’il a enduré. Aux yeux de Mediene et Chengriha, laisser cela se produire n’est pas seulement dangereux, c’est terminal.
Cependant, le garder indéfiniment reviendrait à déclencher une guerre diplomatique prolongée avec la France -une guerre que le régime algérien, c’est-à-dire les réseaux formels et informels de Mohamed Mediene et Saïd Chengriha, qui ont capté et retourné à leur profit l’autorité de l’État pour incarner l’Algérie officielle, ne peut se permettre ni économiquement, ni stratégiquement, ni en termes de réputation. La pression ne se dissiperait pas ; cela s’intensifierait, saperait sa crédibilité et finirait par coincer le régime dans une capitulation humiliante ou dans son effondrement. La seule issue à leurs yeux: celle qui fait taire l’homme, contrôle l’histoire, évite la salle d’audience et les tribunaux, protège la caste militaire et rejette la faute politique sur un Abdelmadjid Tebboune déjà affaibli – est la mort de Boualem Sansal. Une mort habillée d’ambiguïté. Une mort présentée comme naturelle, tragique ou auto-infligée. Une mort qui enterre non seulement un homme, mais le risque narratif qu’il représente. Pour l’État profond algérien, ce n’est pas seulement le résultat le moins dommageable, c’est la dernière illusion de contrôle dans un contexte plus vaste, dans lequel le régime pourrit lentement et s’effondre de l’intérieur.
Aux yeux de Mohamed Mediene, Saïd Chengriha et Abdelkader Haddad, la mort de Sansal se déplacerait vers le président non élu et illégitime Abdelmadjid Tebboune, qui est déjà dans le collimateur des réseaux formels et informels depuis 2020. L’État profond a passé des années à l’affaiblir méthodiquement, privant sa présidence de légitimité et attendant un déclencheur pour forcer sa démission sans balles, que honte, scandale, et s’effondrer. La mort de Sansal peut remplir cette fonction : elle permet au régime de procéder à une véritable « réinitialisation » en imputant les retombées à Tebboune tout en purgeant la dissidence et en préservant les véritables centres de pouvoir. à travers la loi sur la mobilisation générale et les propositions de modifications du code de procédure pénale. Dans un contexte où l’État profond est acculé par la stagnation économique, les troubles sociaux et l’inutilité internationale, cette rupture fabriquée leur offre ce dont ils rêvent le plus : un bouc émissaire, une diversion, pour gagner du temps… encore.
Le comité a formellement appelé les autorités françaises à obtenir « toutes les garanties nécessaires » de leurs homologues algériennes concernant la protection de la vie de Sansal. Il appelle également le président algérien Abdelmadjid Tebboune à libérer immédiatement et sans condition Sansal et à faciliter son rapatriement sanitaire vers la France. Le gouvernement français n’a pas encore publié de réponse officielle aux demandes du comité. Cependant, aucun ne fonctionnera vraiment et ne fera qu’afficher une attitude naïve, car le comité et le gouvernement français actuel ne sont pas conscients de la brutalité, de l’impitoyabilité et du sang-froid des véritables détenteurs du pouvoir actuel en Algérie.
Il est temps de monter au créneau et de couper la tête du régime algérien : Mohamed Mediene et Saïd Chengriha
Ce que personne n’ose dire à haute voix, c’est ceci : Boualem Sansal pourrait bien être la solution finale qui soit fera tomber le régime militaire algérien, soit révélera la faiblesse des démocraties occidentales alors qu’elles abdiquent silencieusement devant une junte en décomposition, calquée sur le modèle du KGB. Son emprisonnement n’est pas seulement une violation des droits humains, c’est un test de détermination géopolitique. Si la France et les défenseurs de la liberté défendent réellement les valeurs qu’ils prônent, alors le moment est venu de frapper, non pas avec prudence, mais avec précision. Le président français doit aller au-delà des déclarations vides de sens et lancer une nomination commune pour Boualem Sansal au prix Nobel, cosignée par des personnalités du Parlement européen, de grandes ONG de défense des droits de l’homme et les plus grandes institutions littéraires du monde. Simultanément, La France doit déclassifier et divulguer les dossiers des renseignements qui lient Mohamed Mediene, Saïd Chengriha et Abdelkader Haddad aux crimes de guerre, aux exécutions extrajudiciaires et aux réseaux narcoterroristes liés à l’Amérique du Sud, exposer la toile du terrorisme d’État derrière la façade polie du régime.
Ces révélations doivent être diffusées dans les médias mondiaux tels que The Guardian, Der Spiegel, The New York Times, Le Monde, et inonder les médias occidentaux d’un récit que l’État profond algérien ne peut pas contenir, et le rendre spécifique et directement ciblé : Mohamed Mediene, Saïd Chengriha et Abdelkader Haddad. La méthode est directe : ne plus traiter avec “l’État algérien façade” et cibler directement les hommes, individuellement, nommément, avec des accusations, par le biais des instances judiciaires internationales. Déclencher une procédure devant la Cour pénale internationale, impliquer le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et la détention arbitraire et soulever la question au Conseil de sécurité de l’ONU sans jamais nommer l’Algérie en tant que gouvernement ou État, mais les individus réels : Mohamed Mediene, Saïd Chengriha et Abdelkader Haddad. L’équation est brutale et binaire: il n’y a plus de négociation, soit Boualem Sansal vit et ils tombent, soit il meurt et l’Occident prouve qu’il n’a plus de colonne vertébrale. Face à Macron, Si Macron veut vraiment le ramener chez lui, il ne doit pas viser la porte de la prison, mais les architectes du système depuis 1957. C’est désormais clair : la liberté contre « rabb dzayer » (le dieu de l’algérie) et ses alliés.
Abderrahmane Fares.