Le renseignement militaire britannique pointe le lien russe de l’Algérie

Dans sa dernière mise à jour sur le conflit en Ukraine, le renseignement militaire britannique révèle que Sergey Surovikin, l’ancien commandant des forces russes en Ukraine, a refait surface en occupant un nouveau poste à l’ambassade de Russie en Algérie. Surovikin, qui fut également à la tête des Forces aérospatiales russes (VKS), a été photographié lors d’une cérémonie de la Victoire du 9 mai à Dely Brahim, à Alger, apparaissant visiblement amaigri. C’est sa première apparition publique dans un rôle officiel depuis 2023.
Son nouveau rôle serait celui de « chef d’un groupe de spécialistes militaires russes » en Algérie, soulevant de nouvelles questions sur les activités militaires de Moscou en Algérie et dans la région. Cette réapparition survient après plusieurs mois d’absence à la suite de la mutinerie du groupe Wagner, menée en juin 2023 par Yevgeny Prigozhin et qualifiée de trahison par le président Vladimir Poutine. Nous avions déjà signalé son retour à Oran dans notre article « Cinq preuves que le régime militaire algérien est la marionnette de la Russie ».
Malgré de nombreuses rumeurs évoquant son arrestation et sa détention après la mutinerie, le ministère russe de la Défense n’a jamais confirmé officiellement son sort. En septembre 2023, toute mention de Surovikin avait discrètement disparu du site officiel du ministère.
La mise à jour des services de renseignement britanniques intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Algérie et le Royaume-Uni. Ces tensions sont exacerbées par la récente nomination du général Abdelkader Aït Ouarabi, alias « Général Hassan », à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Cette nomination est perçue comme un signal à peine voilé aux services de renseignement occidentaux, britanniques et américains en particulier, quant à la volonté algérienne de faire monter la pression face aux frictions diplomatiques et sécuritaires grandissantes. Cela coïncide avec la récente reconnaissance par Londres du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, un geste que l’Algérie considère comme une provocation directe contre son soutien historique au mouvement indépendantiste sahraoui.
Abderrahmane Fares ✍️