Colonel Aymen pressenti pour diriger le Centre Antar à Ben Aknoun

Le colonel Aymen de la Sous- Direction du contre-espionnage et de la subversion (SDCECS) de la DGSI, originaire de la wilaya de Mila, est depuis longtemps un acteur majeur dans les nominations sensibles au sein des partis politiques et des instances legislatives. Son ascension a débuté sous l’ancien directeur de la DGSI, le général-major Kahal Mejdoub, avant de se consolider durant le mandat du général-major Abdelkader Haddad. Nos sources indiquent qu’aucun changement politique ou parlementaire significatif de ces dernières années ne s’est fait sans son implication.
Parmi les actions les plus marquantes du colonel Aymen figure l’éviction de Mustapha Yahia, alors secrétaire général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), suivie de la réorganisation du Conseil de la Nation, avec la nomination savamment orchestrée de la moitié de ses nouveaux membres.
Le jeudi 29 mai 2025, Mustapha Yahia a annoncé son retrait de la direction du RND, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle étape pour l’un des principaux partis politiques algériens. Cette décision a été officialisée lors d’une réunion tenue au siège du parti à Alger, où Mondher Boudjen, membre du Bureau National, a été nommé président du comité national chargé de préparer le septième congrès du parti et a reçu la mission de gérer les affaires du parti jusqu’à la tenue de ce congrès. Mustapha Yahia assurait l’intérim depuis la nomination de Tayeb Zitouni au poste de ministre du Commerce dans un remaniement antérieur.
Mustapha Yahia évincé du RND après une manœuvre orchestrée par le colonel Aymen de la DCECS de la DGSI.
Au-delà des fonctions officielles, nos sources révèlent que le colonel Aymen possède d’importants avoirs en Espagne, notamment à Valence, ainsi qu’au Qatar. Son épouse est de nationalité espagnole et son fils Jawad occupe le poste de représentant d’Air Algérie à Moscou. Ces liens posent la question de l’imbrication entre réseaux financiers personnels et fonctions d’État sensibles.
Dans un précédent article intitulé “6 Développements critiques au sein de l’appareil judiciaire et sécuritaire algérien”, nous indiquions que le colonel Slim Belazzoug avait initialement été désigné pour prendre la tête par intérim du Centre Antar, en remplacement du colonel Touazi Amine (alias Tarek), visé par une enquête suite au limogeage d’Abdelkader Haddad. Cependant, bien que le colonel Salim ait effectivement pris ses fonctions, la décision a été brusquement annulée après seulement quatre jours. Cette volte-face serait due à la publication de l’information sur sa nomination, considérée comme une violation des strictes règles de confidentialité entourant ces changements. Par conséquent, la décision a été suspendue.
Dans ce climat d’incertitude et de bouleversements internes, le colonel Aymen apparaît désormais comme le principal candidat à la direction du Centre Antar, d’autant plus que la nomination de Salim Belazzoug a été bloquée. L’influence bien établie du colonel Aymen au sein de la DGSI, combinée à ses liens politiques et financiers, fait de lui le favori pour ce poste stratégique. Les prochains jours et semaines seront décisifs.
Abderrahmane Fares ✍️