De la demande de justice au ciblage sécuritaire

Dans un communiqué publié sur son site officiel, l’Organisation des Droits de l’Homme Shaa’a exprime sa profonde préoccupation face aux graves violations subies par M. Fawzi Talaa, fils du disparu de force Farid Talaa, disparu en 1998, suite à son arrestation arbitraire le 7 avril 2025, par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) du Service de Sûreté de l’Etat de Constantine.
Cette arrestation s’inscrit dans un contexte de harcèlement sécuritaire continu dirigé contre M. Fawzi Talaâ en raison de son engagement en faveur des droits humains et de ses appels répétés à faire la lumière sur le sort de son père disparu. Malgré plusieurs plaintes déposées auprès des autorités judiciaires compétentes, aucune suite sérieuse n’a été donnée, ce qui a permis aux abus de perdurer.
L’arrestation a eu lieu sans mandat judiciaire ni chef d’accusation, en violation flagrante des garanties constitutionnelles protégeant les libertés individuelles et la présomption d’innocence. Plus grave encore, un agent des forces de sécurité a tenté de fabriquer une accusation, en affirmant avoir trouvé une quantité de drogue à proximité de M. Talaâ – une tentative manifeste de criminalisation.
Pendant sa détention, Fawzi Talaâ a subi des insultes, des menaces psychologiques, ainsi qu’une fouille illégale de son téléphone portable sans autorisation judiciaire. Lorsqu’il a protesté, il a été de nouveau victime d’injures.
Après trois heures de détention arbitraire, il a été relâché sans explication légale et sans qu’aucune procédure judiciaire ne soit engagée, preuve du caractère personnel et vindicatif de cette action.
Shoaa rappelle que la quête de justice et de vérité sur les disparus n’est pas un crime, et que les pressions exercées sur M. Talaâ constituent une grave violation des droits fondamentaux.
Ces pratiques contreviennent également aux traités internationaux ratifiés par l’Algérie, notamment :
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (articles 7, 9, 14),
La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Par conséquent, Shoaa :
Condamne fermement l’arrestation arbitraire, les mauvais traitements et les tentatives de criminalisation ;
Exige une enquête urgente, indépendante et transparente ;
Appelle les autorités algériennes à respecter leurs engagements internationaux et à cesser l’intimidation systématique des défenseurs des droits humains.