La guerre secrète du régime algérien en France : enlèvements, espionnage et vengeance présidentielle

Une enquête a été publiée dans le journal français Le Journal du Dimanche concernant l’implication des plus hauts responsables civils et militaires du régime algérien dans des opérations sordides contre des opposants algériens en France. Voici quelques éléments parmi ce qui a été révélé :
Les sales opérations algériennes en France – Tout ce qui accable Tebboune
Exclusif : Après avoir révélé les opérations secrètes de l’Algérie en France, Le JDD poursuit ses investigations.
Enlèvement d’Amir DZ : Le ministère français des Affaires étrangères a contacté les autorités algériennes, demandant la levée de l’immunité du premier secrétaire de l’ambassade et du consul adjoint à Créteil.
Un juge déclare : « Certaines demandes étaient grossièrement falsifiées, il y avait une manipulation évidente. C’est une tentative de manipulation de la justice française, ce qui est indigne d’un État. »
Fin avril 2021, l’Algérie a décidé de monter d’un cran pour tenter de récupérer Amir DZ : deux nouvelles demandes d’extradition ont été envoyées à Paris, cette fois pour une accusation plus grave : “financement du terrorisme”. Encore une fois, aucun élément de preuve n’a été fourni. Pour contourner ces refus, l’Algérie a décidé d’activer ses services.
3 – Le général Sadek, l’homme de toutes les missions
Un haut responsable de la sécurité française affirme : « Nous savons avec certitude que les services algériens n’ont pas agi de leur propre initiative. » Les documents secrets et rapports détaillés que nous avons consultés montrent l’implication du président Abdelmadjid Tebboune comme un fait établi.
Un haut responsable des services spécialisés déclare : « Le général Sadek a coordonné toute l’affaire Amir DZ. » Son nom apparaît également dans une “note confidentielle” à laquelle nous avons eu accès, soulignant son rôle suspect en tant que chef du “bureau sécurité et communication” à l’ambassade. Ces accusations ont été confirmées par nos sources de l’autre côté de la Méditerranée.
Le véritable nom du général Sadek est Rachdi Fethi Moussaoui, chef de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), le service chargé de superviser les agents algériens à l’étranger. Il a été en poste à Paris entre 2022 et octobre 2024, et continue de superviser ces sales opérations en France.
Moussaoui, ambitieux et connu pour son goût du luxe, n’était encore que colonel en 2020 lorsque la maladie du président l’a propulsé dans les plus hautes sphères du pouvoir.
1 – La promesse présidentielle
En août 2021, le président algérien a déclaré ouvertement qu’il ramènerait les opposants politiques au pays « par tous les moyens », parmi eux Amir DZ, devenu un farouche ennemi du régime grâce à ses vidéos largement suivies.
2 – Colérique et rancunier
Un ancien ministre de Tebboune affirme : « C’est quelqu’un de très impulsif. » Un diplomate raconte : « Il a récemment limogé un de ses conseillers simplement parce qu’il ne partageait pas sa vision sur la traque des opposants. »
Tebboune ne supporte pas la critique, il hait profondément ses adversaires, qui deviennent ses ennemis personnels. Tout le monde au sommet de l’État sait qu’il ne tolère aucune opposition, même indirecte. Il interdit parfois à ses opposants de quitter le territoire en émettant des décisions d’interdiction de voyage [ISTN].
En mars 2021, Amir DZ a accusé la première dame de corruption financière et a évoqué des liens présumés entre Khaled Tebboune, fils du président, et un baron de la drogue. Cela a déclenché une vive colère chez Tebboune, qui a décidé de se venger.
En octobre 2024 à Barcelone, le journaliste et dissident Hicham Aboud a été enlevé par des hommes armés. Il a été transporté de force vers le sud de l’Espagne, où il a été sauvé in extremis par la Guardia Civil espagnole près du fleuve Guadalquivir, à proximité de Lebrija. Ses ravisseurs prévoyaient de l’embarquer sur un yacht. Deux d’entre eux ont été arrêtés, et les enquêteurs français et espagnols ont attribué cette opération, encore une fois, aux Algériens.
La rancune envers Hicham Aboud était aussi nourrie par les soupçons d’un lien avec les services de renseignement marocains. Les enquêtes montrent que les services algériens ne connaissent ni la pitié ni la précision.
Le chemin vers le pouvoir
En 2020, Tebboune a été gravement atteint par le Covid-19 et a été transféré en Allemagne. Depuis son retour, il a renoncé à l’alcool et au tabac, et est devenu plus nerveux et autoritaire. Selon des sources, Sadek (Rachdi Moussaoui) aurait refusé de rentrer en Algérie pour enterrer sa mère malade, sur ordre de rester auprès du président en Allemagne. Il a rapidement été promu à Paris, puis à la tête du renseignement extérieur. Il est devenu le bras armé de ce qu’on appelle la “secte présidentielle”.
L’obsession des opposants
Tebboune est devenu obsédé par les opposants. Exemple frappant : le journaliste Abdou Semmar, condamné à mort par contumace, a été agressé à Paris en août 2023. L’agresseur a fui seulement quatre jours après. Tebboune n’oublie pas, et ne pardonne jamais.