Mandats d’arrêt internationaux émis contre des hauts responsables du renseignement algérien dans un scandale d’enlèvements d’État
Le journaliste Hichem Aboud a annoncé ce soir que des mandats d’arrêt internationaux ont été officiellement émis contre le général Rochdi Fethi Moussaoui et le colonel Souahi Zerguine, également connu sous le pseudonyme de « Mouad ». Les deux hommes sont des hauts responsables du service de renseignement extérieur algérien (DGDSE) et des figures centrales dans une crise diplomatique et judiciaire en pleine expansion.
Les mandats, qui font suite à plusieurs mois d’enquête menée par les autorités françaises et espagnoles, représentent une escalade majeure dans la réponse internationale face à la répression d’État supposément orchestrée par le régime algérien en Europe. Les deux responsables sont accusés d’avoir dirigé des opérations secrètes, de la surveillance et des tentatives d’enlèvements visant des dissidents algériens vivant en Europe, sous couvert de missions diplomatiques.
Le général Moussaoui, actuel chef de la DGDSE, aurait personnellement supervisé plusieurs de ces opérations, y compris la tentative d’enlèvement de l’activiste Amir Boukhors (Amir DZ) en avril 2024. Le colonel Zerguine, décrit par des sources du renseignement comme le « coordinateur des opérations clandestines à l’étranger », aurait assuré la logistique opérationnelle et entretenu un contact direct avec des membres influents du cercle rapproché du président Tebboune.
Cette annonce marque la première fois qu’une action à l’échelle d’Interpol est prise contre des agents actifs du renseignement algérien. Elle est perçue comme un tournant décisif dans les efforts européens pour tenir des régimes étrangers responsables de répressions extraterritoriales sur leur territoire.
D’autres développements juridiques et diplomatiques sont attendus dans les prochains jours.
Abderrahmane Fares.
